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Rotincia - Accueil Accueil Rotincia > Actualité > Événements > 2010-12-18

Inauguration de l'espace Galland

Association Comité Rotincia - Ruban issu de l'inauguration de l'espace Galland - Cliquer pour agrandir
Extrait du ruban utilisé lors de l'inauguration
de l'espace Galland

Contexte

La commune de Rollot inaugure le 18 décembre 2010 l'« espace Antoine Galland ». À cette occasion, le Comité Rotincia remet la copie en pierre reconstituée du buste d'Antoine Galland et du bas-relief.

Le Comité Rotincia dote par ailleurs la bibliothèque située dans l'« espace Antoine Galland » de très nombreux ouvrages ayant trait à Antoine Galland et son œuvre.

Discours de la présidente du Comité Rotincia

Sont excusés :

Madame et monsieur Miquel, Professeur au Collège de France et adhérent de notre Comité.

Monsieur Lebel, notre sculpteur, auteur de ce remarquable travail et sa collaboratrice Mademoiselle Mailly, élève en 4e année à l’école Nationale Supérieure des Beaux arts de Paris, qui présente un mémoire à l’école sur ce sujet. Nous lui souhaitons bonne chance pour l’avenir.

Je tiens à remercier par leur présence :

Monsieur le Député,

Madame le conseiller général,

Messieurs de la caisse du Crédit agricole Brie-Picardie, car sans le don de cette banque nous ne serions pas en train d’inaugurer l’ « Espace Antoine Galland ».

Je tiens à remercier les personnes, artisans et agriculteurs qui ont aidé M. Lebel pour la dépose et la repose du buste. Merci à vous tous d’être présents.

Le Comité Rotincia exprime sa gratitude envers la municipalité qui a favorisé ce projet dont notre association a œuvré depuis plus de dix ans maintenant.

 

Antoine Galland, que nous honorons à nouveau ce samedi 18 décembre 2010, est né à Rollot le 6 avril 1646, et le Comité Rotincia vous propose de vous résumer son parcours édifiant.

La carrière d’Antoine Galland force le respect :

Dès son plus jeune âge, il est remarqué par ses divers professeurs pour ses capacités intellectuelles et notamment son aptitude au latin. Pris en charge au Collège de Noyon, puis dans des institutions parisiennes, Antoine Galland va parcourir le cursus des études classiques ; mais il y ajoute celui moins fréquent, des langues orientales, arabe, persan, turc et hébreu, dont il va parfaire sa connaissance en Orient même, aux côtés de l’ambassadeur Nointel, ou dans les bibliothèques, les collections privées, achetant pour le compte de grands personnages, ou de la Bibliothèque Royale, médailles, monnaies, manuscrits. L’Académie des Inscriptions et Belles Lettres et une chaire au Collège de France, alors Royal, couronnent cette carrière, qui s’achève avec la mort à Paris en 1715.

La vie d’Antoine Galland force, elle, l’admiration :

Voilà une existence unique en ce qu’elle est absolument, intégralement, consacrée au savoir. Pas une trace de vie amoureuse ou familiale, rien que la recherche, l’étude, l’écriture. Le Journal tenu par cet homme est le reflet parfait d’une vocation. Et le plus bouleversant encore, malgré la modestie de la vie quotidienne, les difficultés de la recherche, l’indélicatesse, parfois, de tel collègue, pas une plainte ; ni sur l’ordinaire très pauvre de la table, l’encre qui gèle dans la modeste pièce où il vit, l’absence d’auditeurs au cours du Collège. Si le mot sainteté ne peut être galvaudé, alors disons au moins que Galland fut un pur.

 

Quand aux livres…Combien Antoine Galland en a-t-il écrit ? Combien de publiés aujourd’hui ? Et combien, peut-être dorment encore, quelque part ? Ce que nous en connaissons suffit à nous émerveiller : une traduction du Coran, un mémoire sur le café, un recueil de maximes orientales, une relation sur la mort d’un sultan, une histoire de Turcs, des relations de voyage, le Journal. La liste n’est pas close, mais n’oublions pas les Mille et Une Nuits.

C’est par elles que A. Galland, sur le tard assura sa notoriété et, aujourd’hui encore, sa survie. Récompense juste et injuste à la fois. Injuste, cette célébrité, parce que les Mille et Une Nuits occultent l’autre partie de l’œuvre de Galland, imposante et magistrale. Juste parce qu’elle désigne Galland comme l’un des pères fondateurs de ce qu’il est convenu d’appeler l’orientalisme, non plus seulement celui des savants, mais le goût général pour les pays de l’autre côté de la Méditerranée.

Mais après tout, n’est-il pas le premier à avoir tenté le diable en acquérant en 1701 ce manuscrit venu de Syrie, Alf layla wa-layla, les Mille et Une Nuits. Antoine Galland en fit la traduction de l’arabe en français et son œuvre a été publiée vers 1704.

Le succès a été immédiat !

Dès 1702, les contes de Sindbad le marin sont déjà traduits et sont offerts à mademoiselle de Guilleragues, devenue la marquise D’O. Son père, Comte Gabriel Joseph de La Vergne a été diplomate français il a été nommé ambassadeur afin de remplacer M. de Nointel, celui-ci n’ayant plus la faveur de Louis XIV. Antoine Galland dédicace ce premier conte « A Madame la Marquise D’O, Dame du Palais de Madame la Duchesse de Bourgogne ».

Sous Louis XIV, il faut dire que la mode est aux contes. On se met à raffoler de ces histoires orientales autant que des contes de Perrault, de fées de Madame d’Aulnoy.

Ces premiers tomes publiés ravissent les dames de la haute société, les marquises ainsi que les magistrats, dont ils lui réclament sans cesse de nouvelles suites.

Pour satisfaire aux bienséances, l’érotisme n’est plus que très légèrement suggéré, et pour conserver a ces histoires le premier talent d’ « étonner et de surprendre », Galland supprime les redondances du découpage des nuits, mais aussi les poèmes et les longues descriptions pittoresques dont les conteurs arabes aimaient à émailler leurs histoires.

En un mot, il gomme ce qui pourrait choquer ses contemporains et si la cruauté des despotes n’étonne personne, il se plait à révéler surtout les valeurs d’hospitalité, et les ressources des humbles.

 

Il est juste et tout à fait logique que notre commune inaugurant sa bibliothèque municipale, empreinte le nom de notre célébrité afin que nos enfants et nous-mêmes se souviennent qu’un enfant de Rollot,

Humble, il l’a été toute sa vie, homme simple, sans fortune, travailleur acharné, érudit, savant est devenu Académicien, Professeur au Collège Royal, Antiquaire du Roy, Orientaliste, Numismate, traducteur et écrivain.

 

Nous avons une pensée particulière envers notre amie, Madame Bénard, qui nous a quitté il ya déjà deux ans, elle aurait été fière et heureuse de cette soirée d’inauguration de l’ « Espace Galland », lieu où nos enfants apprendront à aimer la lecture et découvrir l’enfant de Rollot, Antoine Galland.

 

Le Comité Rotincia avec ses subventions a donc doté la bibliothèque de nombreux ouvrages à mettre dans les mains des jeunes et moins jeunes, ainsi qu’un fond historique, dont certains livres ont été édités au dix neuvième siècle.

Aussi je vous invite dors et déjà a être sans modération des habitués de notre bibliothèque de Rollot.

 

Je vous remercie pour votre attention.

 

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