Accueil Rotincia > Ressources > Le Canton de Montdidier
L'arrondissement de Montdidier a été peu étudié jusqu'ici. Si l'on excepte la savante et incomparable Histoire de Montdidier de M. V. de Beauvillé, l'Histoire de Roye, de M. Coët, et les monographies bien moins importantes de trois ou quatre communes, on ne trouve plus sur cette partie du département que les vagues renseignements donnés par la Géographie du département de la Somme de Pringuez ou encore la Géographie de l'arrondissement de Montdidier de M. J. Mollet. C'est bien incomplet.
Dans ces dernières années, il a paru pourtant un travail de quelque étendue sur le canton de Montdidier, par M. A. Ledieu. Cette étude, revue et augmentée, a été publiée de nouveau dans le "Cabinet" historique de la Picardie et de l'Artois (1892 et seq.).
Nous offrons à notre tour une description détaillée du Canton de Montdidier.
Ce travail est le fruit de longues et patientes recherches. Pendant plusieurs années, nous avons recueilli avec un soin jaloux les matériaux qui nous ont permis de l'entreprendre.
Nous ne croyons pas nécessaire de donner la liste des nombreux ouvrages que nous avons dû feuilleter. Nous citerons seulement les manuscrits de Scellier, si précieux pour l'histoire locale, l'histoire ecclésiastique et littéraire du doyenné de Montdidier, du P. Daire, les Documents inédits sur la Picardie de M. V. de Beauvillé, mine inépuisable de renseignements du plus haut intérêt, les Bénéfices de l'Église d'Amiens, de M. Darsy, qui sont d'un si grand secours pour l'histoire religieuse du diocèse d'Amiens, etc., etc.
Nous avons en outre consulté avec soin les archives départementales : nous devons dire avec reconnaissance que là les recherches nous ont été facilitées par l'obligeance de ceux qui sont à la tête de ce dépôt. Nous avons également fouillé les archives des mairies, les registres des fabriques. Nous y avons trouvé quantité de renseignements curieux et de faits particuliers que nous avons cru devoir tirer de l'oubli. Ceux qui aiment vraiment leur pays nous seront reconnaissants d'être entré quelquefois dans des détails que certains traiteront de minutieux.
Pour faire ce travail avec conscience, il nous a fallu visiter toutes les communes du canton, afin de voir de nos propres yeux, de recueillir les traditions, de visiter les églises, de relever les inscriptions, etc. Partout nous avons reçu de MM. les curés et les secrétaires de mairie l'accueil le plus bienveillant.
Loin de nous la prétention d'avoir fait un travail complet et sans erreur. Nous offrons aux lecteurs à qui cet ouvrage est spécialement destiné, l'avantage de trouver réunis en une sorte de faisceau ce qui concerne chaque commune, trop content quand les recherches auxquelles nous nous sommes livré nous ont permis d'ajouter à ce qu'ont rapporté nos devanciers quelques particularités échappées à leurs investigations.
Notre principal but est de mieux faire connaître le pays : le pays mieux connu est plus aimé. Nous serions heureux si le travail pouvait être de quelque utilité à ceux qui, plus tard, avec des documents nouveaux, voudraient faire une étude plus approfondie des localités que nous avons essayé de décrire. C'est ce que dit suffisamment l'épigraphe que nous avons choisie et que nous empruntons au savant Rasche, l'auteur du Lexicum universa rei nummariae veterum :
Feci quod potui, faciant meliora sequentes.
Nous avons divisé en deux parties la Description du Canton de Montdidier.
La première partie contient un aperçu général : nous y donnons la description physique du canton, la nature et les productions de son sol, les voies de communications, ses ressources sous le rapport du commerce et de l'industrie, etc. Nous disons un mot des usages anciens qui se sont conservés dans quelques localités. Enfin, nous rappelons brièvement les anciennes juridictions administratives, soit civiles, soit ecclésiastiques, et nous indiquons celles qui les ont remplacées et qui régissent actuellement le canton.
Dans la seconde partie, nous donnons une description aussi détaillée qu'il nous a été possible de chaque commune, au point de vue historique et archéologique. En les décrivant, nous n'avons pas oublié les annexes ou secours qui furent autrefois des paroisses et qu'il nous importe de connaître, bien qu'elles aient perdu leur autonomie. On comprendra facilement que ces notices n'aient pas toutes le même développement. Quelques unes sont même très courtes. Les communes n'ont pas toutes une égale importance et d'ailleurs, il faut bien le dire, nos recherches n'ont eu partout le même succès.
Des notes biographiques, quant l'occasion s'en est présentée, et les généalogies de quelques familles importantes ont été ajoutées en certains endroits. Elles peuvent servir à éclairer l'historien du pays.
L'église, seul monument qui attire d'ordinaire l'attention dans les communes rurales, a toujours été l'objet d'une étude spéciale. A la suite de la description de l'église, nous donnons quelques détails sur la situation de l'ancienne paroisse, son origine, ses revenus, etc. et nous ajoutons la liste des curés. C'est dans les anciens registres de catholicité que nous avons relevé les noms des anciens curés : les ordres du diocèse nous ont fourni ceux d'après la Révolution.
Nous terminons chaque notice par l'énumération des principaux lieux dits, et la liste des maires. Ces derniers ne sont-ils pas nécessairement mêlés à l'histoire de la commune depuis 1789 ?
Pour éviter de répéter à chaque article la même note de référence, disons une fois pour toutes que c'est dans le Dictionnaire topographique de la Somme, de M. Garnier, que nous avons étudié les variations qu'ont subies les noms des villages avant d'arriver à leur forme actuelle.