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Ce village situé au Nord de Montdidier et à 13 kil. de cette ville, se trouve bâti en pays plat, sur la bordure de l'immense plaine du Santerre. Son territoire a une superficie de 821 hectares.
Il n'est peut être pas de pays dont le nom ait subi plus de déformations. Dans la charte de donation de Charles le Chauve, on lit Hercie (877) ; dans un acte de St Geoffroy, Evêque d'Amiens, Harceii (1115), puis Ercii dans une bulle du pape Luice III (1181), Heschiae dans un acte du cartulaire de St Corneille de Compiègne (1234) d'où Herches (1240) et enfin la forme actuelle Erches.
Cette paroisse qui appartenait jadis à l'élection de Montdidier était du bailliage et de la prévôté de Roye. Elle fit partie d'abord du doyenné de Montdidier puis de celui de Rouvroy. Le village compte aujourd'hui 274 habitants.
Nous savons que la terre et seigneurie d'Erches appartenaient aux religieux de l'abbaye St Corneille de Compiègne. Vers 875, Charles le Chauve, roi de France, leur avait donné ce village avec toutes les dîmes. L'Evêque d'Amiens Se Geoffroy confirma à ladite abbaye les dîmes de Mesvillers (Piennes) Provastre (La Villette les Rollot) et Erches dans le synode tenu à Montdidier en 1115. Donetram de Hercies, quod jam Compiandensi suppedite Ecclesia serenissimi Francorum regis Ludovici precibus sicut et de his faceram eadem auxtoritate - Corrobro (V. de B. : Pièces Justif.).
En 1244, au mois de janvier, un accord intervient entre lesdits religieux et le seigneur de Roye relativement à la justice d'Erches - En 1246, Raoul de Roye et sa femme donnèrent à l'église de Compiègne trois journaux de terre sis à Erches. L'évêque de Beauvais confirma cette donation.
L'abbaye conserva ces seigneurs jusqu'à la Révolution. A la rédaction des coutumes du gouvernement de Péronne, Montdidier et Roye, Jacques Amyot, abbé commanditaire de St Corneille, comparut en sa qualité de seigneur d'Erches.
Cependant, cette même qualification fut prise par les possesseurs du fief Versielle, qui relevait de Guerbigny et consistait en 100 j. de terre. En 1530, ce domaine appartenait à Jacques de Hamel-Bellenglise, qui se disait seigneur d'Appilly, Aucourt et Erches en Santerre.
Dès 1244, la ferme d'Erches et ses dépendances avaient été acquises par Arnould, maire d'Erches. Quelques années plus tard, ce même Arnould et Eremburge son épouse vendirent à l'abbaye de St Jean au Bois (près Compiègne) 21 journaux 22 verges 1/2 situés sur le terroir d'Erches moyennant la somme de 160 liv. parisis 50 sols parisis.
En 1653, le château et un certain nombre de maisons du village furent incendiées par les Espagnols au moment de leur retraite (suivant une tradition du pays, le puits, qui se trouve sur l'emplacement du château, devrait renfermer une caisse contenant des objets précieux et jetée dans un moment de danger. Des recherches faites il y a quelques années n'ont amené aucun résultat).
La ferme avait échappé à ce désastre : elle a été démolie il y a peu d'années, et quelques personnes nous ont dit s'en rappeler encore la porte monumentale. La ferme se trouvait sur le terrain qui s'étend entre l'église et l'école.
Il y avait sur le territoire 438 journaux de biens de main-morte appartenant aux fabriques de plusieurs églises et à de nombreuses communautés religieuses, parmi lesquelles, outre les dames du Val de Grâce à cause de leur réunion avec St Corneille, les dames religieuses de Monchy et les Annonciades de Roye.
L'église n'a rien de remarquable : la tour du clocher est massive. A l'intérieur, des piliers composés de faisceaux de quatre colonnes séparaient la nef des bas côtés. Sauf la dernière travée de la nef et le bas côté gauche du transept, tout a été refait il y a quelques années. Le portail, sans être d'un travail bien précieux, a été bien restauré : il est dans le style de la Renaissance. L'église est sous le vocable de St Amand, à la fête duquel il y a un pèlerinage.
Il y avait dans cette église deux chapelles fondées : elles étaient toutes deux à la présentation de l'abbesse du Val de Grâce.
L'une dite de Notre Dame. Mr Vincent Soyer en était titulaire en 1730 et en 1789, le titulaire était Mr Lemaire, chapelain du Grand Chatelet à Paris ; elle jouissait de 27 journaux. Le revenu de la chapelle était de 127 liv. 59 s.
L'autre de St Nicaise. Le titulaire Mr Florent Merier déclare en 1728 un revenu de 114 liv. Le fermier était en outre obligé de faire acquitter par le chapelain cinquante deux messes par an. La chapelle possédait 25 j. et 1/2.
Le droit de présentation à la cure était également l'abbesse du Val de Grâce. D'après la déclaration du curé en 1728, le revenu était de 533 liv. 11 s. 6 d.. En 1789, il s'élevait à 862 liv.
Voici les noms des curés (d'après les registres de catholicité) :
1655 Augustin Goubet, qui en 1676 prend le titre de doyen de chrétienté et le garde jusqu'à sa mort.
1694 Antoine Véret : meurt en 1719, est inhumé dans l'église.
1719 .. de Verny
1720 .. Fournier
1726 Jean Poulletier
1735 .. Thocquenne
1737 .. Fiteux. En l'absence du titulaire qui semble ne pas avoir pris possession, la cure est desservie par Me Carrielle, prêtre charitable de St Etienne de Corbie.
1740 Antoine Goron. Sa signature paraît jusqu'en 1792, époque à laquelle les registres sont clos. Son nom figure sur la liste des prêtres qui, en exécution de la loi, devaient recevoir une pension. A cause de son grand âge, il fixa sa résidence à Erches même. Il vit dépouiller son église des vases sacrés : on envoya en effet au district pour être fondus : un calice avec la patène, un ciboire et un soleil, le tout en argent.
En 1797 .. de Villers recommença à exercer le saint ministère : il mourut curé d'Erches et d'Arvillers.
1833 .. Hochedé
1863 .. Bouquet
1864 .. Delaporte
1881 .. Lagnier
1883 .. Boulogne. Il ne resta que jusqu'au mois d'octobre 1887 : pendant les trois années qui suivirent, la paroisse fut desservie par le curé d'Andechy.
1890 .. Harger. Il quitta la paroisse en 1892 ; c'est le curé d'Andechy qui à nouveau la dessert.
On peut citer parmi les lieux dits : la Sole de Corbie - le Champ de Bataille - le Champ et le Bouquet de St Pierre - La Chaussée (ce sont les terres qui se trouvent le long de la route d'Amiens : c'est une ancienne chaussée Brunehaut) - le Bois Gérard d'Athies - la Justice - le Bois des Gambarts - les Champs St Amand - le Bois Chaudron (on y a trouvé d'énormes grès).
Donnons en terminant la liste des maires :
1792 J. B. Taupin, officier public
An VIII Barnabé Pinchon, maire provisoire
id J.B. Taupin 2°
1808 Antoine Meurisse
1816 J.B. Pinchon 3°
1821 Antoine Meurisse 2°
1831 Eléonor Mourier
1832 Antoine Meurisse 3°
1833 Eléonor Mourier 2°
1837 .. Brunel
1841 Edouard Quézin
1859 Firmin Bernard
1865 Venant Séret
1870 Jean Pinchon, par interim
1871 Edouard Quézin 2°
1878 Anatole Wable
1882 Eléonor Donneille
1887 Anatole Wable 2°
1892 Estèphe Taupin
Il y avait à Erches un fief de Lonchamp. Il appartenait à Charles de Parviller, seigneur de Longchamp, lieutenant de cavalerie, qui le donna en 1742 à Nicolas de Parviller, chanoine de la collégiale de St Fursy à Péronne (Arch. Dép. - Arch. Civ. B.417).