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Joseph Harmant naît à Rollot le 27 février 1794. Il est le fils de Joseph Harmant et de Marie Catherine Bertrant et également le cousin du capitaine Jean-François Harmant.
Joseph commence ses études au collège Saint Vincent à Montdidier et les termine au petit séminaire d’Amiens, la célèbre maison de Saint Acheul. Il entre de bonne heure dans l’enseignement.
Lors du recrutement du 28 août 1813, il est noté qu’il se trouve au séminaire et exempté provisoirement en tant qu’étudiant ecclésiastique bien qu’étant désigné du fait d’une levée de cent vingt mille hommes. Il est nommé au collège d’Abbeville comme maître élémentaire, puis accepte les fonctions de précepteur chez monsieur de Lagrenée, grand voyageur. Cet emploi ne l’empêche pas de continuer ses études et il passe avec succès les examens de licence es lettres. En 1820, il entre comme professeur au lycée Henri IV à Paris. Là, après de longs services, il est nommé officier d’académie et en 1847, officier de l’instruction publique par monsieur de Salvandy.
Il épouse à Paris le 15 avril 1826 Estelle Edmée Viollet-le-Duc. Son épouse Estelle Edmée est la tante consanguine d’Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc, le célèbre et renommé architecte (1814–1879).
De cette union naîtront trois filles, Estelle Eugénie le 15 mai 1827 à Paris qui restera célibataire et décèdera à Rollot. Laure Caroline de deux ans sa cadette verra le jour le 22 mars 1829 à Paris, elle se mariera, sera veuve vers 1872 et elle décèdera à Rollot le 17 février 1876 chez sa mère Estelle Edmée. Et la benjamine Marie Ernestine naîtra le 26 juin 1832 à Paris. Elle se mariera à Saint Sulpice de Paris le 31 octobre 1854 avec Albert Antoine Henri Pessonneaux. Il est issu d’une famille Parisienne ayant professé au lycée Henri IV et lui-même est professeur agrégé au collège Rollin et officier de l’instruction publique. Deux filles naîtront de cette union. L’ainée, Marie-Marthe Pessonneaux naîtra le 3 mars 1862, se mariera le 18 juillet 1882 dans le XVe arrondissement avec Francis Henri Raoul Tisserand, rédacteur à la préfecture de la Seine. La cadette Alice Estelle Joséphine Pessonneaux se mariera en 1884 avec Georges Arthur Alexis Roussel.
En 1870, la famille se retire dans le pays natal de Joseph avec son épouse et Estelle Eugénie pour y jouir d’un repos bien mérité. Ses collègues perdent un bon et obligeant confrère, ses élèves regrettent le départ de l’homme modeste qui les aidait avec une paternelle affection dans leurs travaux.
Monsieur Harmant était d’une grande simplicité et d’un abord des plus facile écrit l’abbé Godard. Les témoins comparants de son décès, le 10 mars 1873, sont son frère Henri Bertrand propriétaire âgé de soixante et onze ans et son neveu Auguste Vitte maréchal ferrant.
Très certainement, la famille Pessonneaux, la famille Roussel comme la famille Tisserand venaient à Rollot lors de leurs congés, chez leur mère, grand-mère et tante. Et c’est à ces occasions que Raoul Tisserand a pu exercer son talent de peintre. Rollot à la fin du XXe siècle a inspiré l’artiste et a légué à ses cousins Ducrocq et Vitte, une douzaine d’aquarelles.
Estelle Edmée, son épouse lui survit et devient la doyenne d’âge de notre arrondissement comme le précise le journal « Le Franc Parleur ». Elle décède le 25 juin 1898 à Rollot à l’âge de quatre vingt quatorze ans. C’est avec une dame de compagnie que leur fille, Estelle Eugénie, restée seule, décèdera le 11 novembre 1914 à Rollot à l’âge de 87 ans. On peut l’apercevoir sur une carte postale qui a fixé ce moment au début du XXe siècle, époque où tout le monde accourait lorsque le photographe passait. Ce 11 novembre 1914, sur la déclaration de décès, il est noté devant Georges Arthur Alexis Roussel, 54 ans, rédacteur au ministère de l’instruction publique et de Raoul Tisserand, 60 ans, rédacteur à la préfecture de la Seine en retraite, domiciliés à Paris, ses neveux.
Estelle Edmée Viollet-le-Duc (au centre, tout en noir avec sa dame de compagnie à ses côtés), fille de Joseph Harmant, au début des années 1900 sur cet agrandissement de carte postale de Rollot. |
Nous pouvons encore admirer les chapelles mortuaires côte à côte, Pessonneaux-Harmant et Tisserand–Pessonneaux (dans l’allée E parcelles 23 et 24), dans notre cimetière communal à la Villette. Elles ont subsisté en partie à la Grande Guerre, puisqu’il manque une plaque à la seconde chapelle Roussel-Pessonneaux. Puis à droite près de l’église St Germain l’Auxerrois, se trouve une modeste tombe où il est inscrit famille Harmant-Viollet le Duc (Dans l’allée H parcelle 11).
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