Accueil Rotincia > Rollot > Personnalités > Pierre Louis Joret
Issu d’une ancienne famille Rollotoise, il est né à Rollot le 28 octobre 1761. Il aurait été tonsuré en 1784, aurait reçu les ordres mineurs le 10 décembre 1785 à Beauvais et ordonné prêtre à Rouen en 1786.
Le 24 juillet 1786, dans les volontés énoncées des trois prêtres de l’église Sainte Marie-Madeleine à Rollot est présent le diacre du diocèse de Beauvais, « maître Pierre Louis Joret ».
Il est à Rollot le 27 mars 1791 pour le décès de sa mère, Marie-Madeleine Balin et le 3 avril 1792, peu de temps après la prise des Tuileries, pour le décès de son père Jean-Louis Joret, cabaretier.
Nul ne connaît la raison pour laquelle Pierre Louis Joret se trouve à Paris, rue des Fossés Saint Victor le 13 août 1792, jour de son arrestation. Il est alors transféré comme prêtre réfractaire à la prison du séminaire Saint Firmin où il est assassiné le 3 septembre 1792. Pour ce qui est de la religion, une loi de constitution civile est votée le 12 juillet 1790. Les prêtres sont tenus à un pacte républicain et deviennent ainsi assermentés. Nombreux sont ceux qui refusent, surtout dans les campagnes, ils sont dits « réfractaires ou insermentés. Ils sont dénommés hors-la-loi par le décret du 29 novembre 1791, et donc tout droit constitutionnel et toute défense leur sont interdit. C‘est le cas de Pierre Louis Joret. Pierre Louis Joret est connu maintenant sous le nom de Bienheureux Saint Firmin.
À la prison du Séminaire, il y rencontre certainement deux picards célèbres, Charles François Lhomond, prêtre, professeur émérite à l’université de Paris, botaniste et grammairien, né à Chaulnes le 26 octobre 1727 et décédé en 1794, ainsi que L’abbé René Just Haüys célèbre physicien né a Saint-Just-en-Chaussée en 1743 et décédé en 1822. Ces deux confesseurs de la foi échappent aux massacres de septembre par une faveur extraordinaire. L’abbé Haüys doit sa liberté à l’Académie des Sciences dont il est membre et l’abbé Lhomond la doit à l’abbé Haüys qui fait valoir ses bons services.
Pierre Louis Joret n’a pas eu la chance de ses deux compatriotes et il est très probable qu’il a été le témoin et l’acteur d’une horrible boucherie si l’on en croit le chanoine L. Pihan qui dans sa monographie de Saint-Just-en-Chaussée écrit « les égorgeurs poursuivaient le clergé dans les corridors et les cellules, lançaient les prêtres tout vivant par les fenêtres sur une herse de piques, de broches et de baïonnettes qui les perçaient dans leur chute. Des femmes, à qui les scélérats laissaient cette joie, les achevaient à coups de bûches et les traînaient dans les ruisseaux… »
Ces événements tragiques eurent lieu essentiellement à Paris, ils touchèrent plus particulièrement les prêtres réfractaires, les aristocrates et les détenus de droit commun du 2 au 7 septembre 1792. Les historiens estiment qu’ils firent 1100 à 1400 morts.
Le pape Pie XI béatifia en 1926 près de 190 victimes religieuses dont pierre Louis Joret à Paris et dans quelques diocèses en France.
Est-que Rollot rendra un jour hommage à son enfant martyr ?
Découvrez nos publications « Prêtres et chanoines » et « Les anonymes ».