Rotincia
Rotincia - L'histoire de Rollot Rotincia - L'histoire de Rollot Rotincia - L'histoire de Rollot
Rotincia

Rotincia - Accueil Accueil Rotincia > Ressources > Le Canton de Montdidier

Description
du Canton de
Montdidier
par M. l'abbé Godart

Notes historiques et archéologiques sur les communes du canton > Cantigny

Cantigny est situé à 6 Kil. N.O. de Montdidier sur une colline assez élevée : les rues du village, suivant les accidents du terrain sont bâties très irrégulièrement. Quand on sort du pays pour descendre vers Fontaines, on jouit, des premières maisons, d'un magnifique coup d'œil. Aux pieds du spectateur se déroule une vallée profonde aux pentes assez raides. A droite, le regard est arrêté par les bois qui couronnent le côté opposé du ravin et au milieu desquels on voit, par une trouée, le château tout moderne de la famille de Jenlis. En face de soi, on a les bois qui dominent Fontaines : on aperçoit à peine le village, à peu près caché par un repli de terrain. Pourtant les hautes toitures du château des Graval se détachent sur les pentes boisées qui sont derrière le village. Tout à fait à gauche l'oeil plonge par dessus Courtemanche dans la vallée des Doms, au delà de laquelle on distingue la montagne de Forestel. En ramenant le regard un peu sur la droite on voit les bâtiments du Tribunal de Montdidier, tandis que la masse du clocher de l'église St Pierre domine le bois de Voyeux. Enfin à l'arrière plan, tout au fond, commence le haut plateau qui s'étend derrière la ville, vers les bois d'Ételfay et de Faverolles.

La population se livre aux travaux de l'agriculture : on ne compte que 141 habitants. La superficie du territoire est de 403 hectares.

La paroisse ressortissait autrefois au bailliage et à la prévôté de Montdidier.

La terre et seigneurie de Cantigny appartenait vers le XVIe siècle à Jean de Sains. En 1593 le domaine était aux mains de Frédéric de Bernetz, écuyer ; lors de la convocation des Etats par la Ligue, il comparut en qualité de seigneur de Cantigny et fut de ceux qui choisirent pour député Michel d'Estourmel, gouverneur général.

En 1730, la seigneurie appartenait à François de Sacquespée, chevalier. Sa veuve, Aimée Renée de Monchy, donna en 1737 une maison sise à Cantigny à l'un de ses domestiques, nommé Jacques Lalouette, pour le récompenser de ses longs services. En 1747, cette même (Fonds de l'Ins. B412) Aimée (Anne) Renée donna à Louis Pierre de Monchy son cousin, la propriété de 30 journaux de terre situés à Cantigny, au lieu dit le Camp de Mailly et du bois des Routis, au même lieu, et l'érigea en fief.

En 1760 enfin la seigneurie de Cantigny appartenait à Mr de Goussencourt. Elle relevait de Grivesnes.

Comme nous venons de le dire le fief de Cantigny les Routis se composait de 30 journaux de terre et de bois donnés à Pierre de Monchy par sa cousine en 1747. Il fut acheté à la veuve du précèdent Antoinette de Formé (de Formé portait : de gueules à 3 bandes d'or), en 1760, par Jean Baptiste de Pille, écuyer, Conseiller du Roi, Contrôleur du greffe et procureur de la Chambre des Comptes, qui le donna en 1777 à son fils Jean Baptiste Louis de Pille. Ce fief relevait en partie de Mr d'Hautefort, comme seigneur de Pierrepont et en partie du Chapitre de N.D. de Paris, en la qualité de seigneur d'Ayencourt.

Il y avait en outre le fief du Quesnoy : il consistait en 15 journaux de terre et des censives.

En 1636, pendant le siège de Montdidier par Piccolomini, une troupe d'élite de deux à trois cents hommes fut formée pour harceler les assiégeants. Cette troupe ayant rencontré dans une sortie un parti de soldats espagnols entre Cantigny et Le Cardonnois, un combat assez meurtrier s'engagea : 150 hommes restèrent sur place. Quelques jours après cette même troupe remporta un nouveau succès près du Cardonnois (Voir Le Cardonnois).

Rappelons en passant que la ville de Montdidier jouit longtemps du droit de travers à Cantigny.

La paroisse a toujours appartenu au doyenné de Montdidier. Le droit de présentation à la cure appartenait à l'abbé de Nogent, près de Coucy le Château (Aisne). Le Curé avait les 2/3 des dîmes : l'autre tiers inféodé était divisé en 2 parties.

D'après la déclaration du Curé faite en 1730 le revenu se montait, déduction faite des charges, à 311 liv. 7s. En 1789, les revenus, dit Mr Darsy, s'élevaient à 706 livres. Parmi les revenus figuraient quatre pièces et 1/2 de vin, estimés ensemble 90 liv. ; deux et 1/2 provenaient du jardin du curé.

L'église, sous le vocable de la Ste Vierge, est petite, basse et pauvre : elle ne mérite aucune mention.

 

Les registres de Catholicité nous donne la liste suivante des curés :

1667        Claude Fouquol

1692        Jean Dupuy

1732        Adrien Havet

1777        Firmin Joseph Caboche. Ce fut le dernier curé titulaire de Cantigny. Pendant les jours mauvais de cette époque (1792) il resta dans sa paroisse : son nom figure sur la liste des curés à qui l'Etat s'était engagé à payer une pension. Il vit enlever de l'Eglise les vases sacrés et ustensiles qui avaient servi à l'exercice du culte pour être déposés au greffe de Montdidier. Il y avait "un calice et la patène, un ciboire et un soleil en argent, une croix, quatre chandeliers, un encensoir et sa navette, un petit bénitier, un plus grand argenté ; le tout en cuivre" Darsy. Doc In XIII.

 

Nous relevons sur les registres de l'Etat Civil les noms des maires :

En 1792     . Decourt, maire : Legrand et Dasavoye officiers publics

An II           Léon Havet, off. public

An IV          Nicolas Etienne Desavoye, agent municipal

An X           Louis Jacques René marquis de Monchy, d'abord signe agent                                      municipal, puis en 1819, maire.

1820           Jean Baptiste Portemont

1848           Jules Charles Machart

1881           Gustave Portemont

 

Parmi les lieux dits du territoire, citons : le Domaine - les Routis (c'est le fief dont nous avons parlé) - Champ N.D. (nous avons vu que la Chapitre de N.D. de Paris possédait des droits sur le fief voisin de Cantigny les Routis) - le Champ de Mailly - Le fief du Quint - la Montagne Tabord - le Champ Audoy - la Montagne des Réderies - et enfin  les Vignes.

 

Nous avons omis de dire plus haut qu'après la Révolution la Cure fut supprimée à cause de son peu d'importance et la paroisse réunie pour le spirituel au Mesnil St Georges : cet état de choses ne dura pas longtemps et Cantigny fut définitivement annexée à la paroisse de Villers Tournelle (Canton d'Ailly-sur-Noye).

Précédent
Retour

Suivant
Suite